Interview Salsa d’El Astico
Dernier interview de l’année. Ainsi on clôt ce que l’on a commencé en septembre dernier : les interviews de personnes représentatives de la Salsa à Strasbourg. Nous avons fait un mélange entre des danseurs, des professeurs, des DJs, des responsables d’association… Pour la plupart ils ont joué le jeu. D’autres ont décliné. Nous espérons que vous avez été sensibles aux différents messages et aux sensibilités de chacun. La salsa est riche musicalement, artistiquement mais elle est surtout riche de passionnés qui la composent. Et si on doit tout résumer en quelques mots, resterons sur ce slogan : SORTEZ, DANSEZ, PARTAGEZ…
1- Peux tu te présenter ?
Je m’appelle El Astico. Comme tout le monde le sait, je suis latino.
Non, je plaisante. En fait, je me nomme Fatih. Je suis français d’origine turque. Mon surnom provient de ma souplesse et des figures super élastiques que je peux effectuer.
Je suis originaire du quartier de Cronenbourg et pourtant je ne bois pas d’alcool.
Je suis enseignant de mathématiques au collège (dédicace à tous mes élèves qui liront mon interview).
Je suis aussi arbitre de foot au niveau CFA (dédicace à tous les joueurs de foot que j’ai pu arbitrer).
Enfin, j’enseigne la salsa dans l’association Salsa Loca depuis 6 ans.
2- Comment en es tu arrivé à la Salsa ?
J’ai toujours voulu faire comme mes 4 grands frères. Ils jouaient au foot, je me suis mis au foot. L’un est devenu arbitre, je suis devenu arbitre. Maitre Yoda faisait de la danse, je me suis mis à la danse de couple aux cours de la fac. Mais bon, ce n’était pas pour les mêmes raisons. Il dansait et moi, j’étais venu draguer. Au final, on se prend au jeu et on revient pour apprendre à danser et la drague c’est secondaire (mais bon, c’est quand même grâce à la danse que j’ai trouvé mon âme sœur). J’ai donc appris à danser la plupart des danses de couple : rock & roll, valse, tango, lindy hop, cha cha…
La salsa fait partie des danses de couple mais c’est Maitre Yoda qui m’a enseigné les bases de la Force…
3- Tu es reconnu pour avoir appris la Salsa un peu tout seul, peux tu donner des conseils à ceux qui veulent suivre tes pas ?
Comme j’ai pu le dire plus haut, c’est Maitre Yoda qui m’a donné 5 ou 6 cours de salsa pour me débuts. Ensuite, comme tout apprenti jedi, la Force ne s’acquiert qu’avec la pratique.
Voilà tout ce que j’ai pu faire pour me perfectionner :
– Je suis sorti danser à chaque fois que je pouvais.
– J’ai analysé les danseurs autour de moi (débutants comme confirmés) : tout danseur utilise un nombre limité de figures de manière cyclique. En observant attentivement ce qu’ils faisaient, on arrive à comprendre la figure qui nous intéresse. Ce que font les bras, les pieds, la tête, le corps, les doigts… A quel moment, il y a un guidage. Sur quel temps on guide. C’est comme un problème de maths compliqué que je devais résoudre.
– J’ai regardé énormément de vidéos sur youtube et beaucoup de cavalières dont La Hermana ont été mes cobayes. Ce qui est bien avec les vidéos youtube, c’est qu’on peut faire stop et analyser pas à pas.
– Enfin, je me suis entouré d’un petit groupe d’amis avec qui je m’entrainais lors de mes débuts : Sarah, Nadia La Hermana, Coralie, Samba (de l’association Candela) et mon frère Erhan alias Maitre Yoda.
4- Comment en es-tu arrivé au projet Salsa Loca ?
Salsa Loca est née d’une discussion lors d’un repas. Nadia et Siavach en faisaient partie.
Nous parlions des cours et des associations de salsa sur Strasbourg. Nous trouvions qu’elles faisaient beaucoup de choses excellentes comme le festival de Passions Partagées. Mais Siavach et moi souhaitions mettre notre pierre à l’édifice et ajouter une nouvelle vision de la salsa aux danseurs de Strasbourg. Plus il y a de cours, de grands événements, d’après-midi et de soirées en plein air, plus la salsa se diversifie et la communauté s’agrandit. N’est-ce-pas le but de partager notre passion et quoi de mieux que de le faire par l’intermédiaire d’une association ?
en compagnie de Maitre Yoda et de Siavach
Petit anecdote : à la base, nous voulions appeler notre association «Salsa Rigolo» mais bon ça ne faisait pas latino et on nous aurait réellement pris pour des rigolos alors nous avons opté pour « Salsa Loca »
5- Quel avenir pour El Astico et Salsa Loca ?
Tout ce que je fais, je le fais avec beaucoup de passion et de force.
Vous n’êtes pas sans savoir que je viens d’avoir un petit garçon il y a deux mois.
Je souhaite le voir grandir et être présent autant que je peux à ses côtés. J’ai donc décidé de ne pas donner de cours l’année prochaine chez Salsa Loca. Bien sûr, j’interviendrai encore de manière ponctuelle pour des stages mais bon ma priorité reste mon bambin.
Enfin, je suis certain que les élèves seront entre de bonnes mains l’année prochaine avec Stéphanie, Nadia et Jérôme. Trois personnes qui ont un excellent niveau en salsa et qui ont également de grandes qualités pédagogiques et humaines.
Nous avons également un autre projet au niveau de la salsa avec Siavach mais vous en saurez plus très prochainement… 🙂
Pour Salsa Loca, nous souhaitons toujours plus de nouveaux adhérents et de nouveaux élèves.
6- Un artiste salsa favori ? Une musique actuellement qui te trotte dans la tête ?
Alors ce n’est pas un artiste mais tout un groupe où énormément de supers chanteurs ont pu faire leur gamme : Les « LOS VAN VAN ». Tout danseur de salsa a au moins crié une fois sur leur musique comme « Tim pop con birdland » ou pour les plus novices la musique où ils disent « Yes ».
Mais bon, celle que je ne me lasse jamais d’écouter est la musique de Havana De Primera « Cancion de Verano »
7- Des conseils pour les élèves ?
Pas vraiment de conseils, démerdez-vous. 🙂
Je plaisante mais il y a quand même une part de vérité. Cherchez à devenir autonome.
Un bon professeur de salsa ne vous donne que 20% de ce que vous devez faire pour mieux danser. Il ne vous aide que sur des points de détails : sur les figures, les pas, l’écoute musicale, le corporel, les déplacements, les relations salsera/salsero dans la danse… Le reste c’est à vous de vous débrouiller en allant pratiquer en soirée. Entre connaître ou ressentir une figure, il y a un gouffre que seule la pratique comble. Il en va de même entre connaître ou ressentir son propre corps. Pour pouvoir, maitriser toutes les parties de notre anatomie, il n’y a que le travail qui compte.
Je pense à toutes les fois où j’ai tourné chez ma mère sur la moquette de la chambre pour apprendre à faire le tour « finta » puis le double tour « finta ». Résultat : j’ai maitrisé ce tour mais ma mère m’a bien engueulé parce que j’ai troué la moquette à force de tourner. 🙂
photo réalisée sans trucage
Enfin j’aimerais faire une petite dédicace à toutes les filles avec qui j’ai pu donner les cours de salsa chez Salsa Loca. La salsa est une danse de couple donc il vaut mieux donner des cours à deux.
Merci à Valérie, Sophie, Maiko, Virginie, Stéphanie, Nadia et Emmanuelle.